« TUNISIE AVIATION » : différence entre les versions
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[[Image:Morane Saulnier.jpg|thumb|right|150px|Morane-Saulnier]] | |||
[[Garros Roland|Roland Garros]] décolle le 23 Septembre 1913 à 5 Heures et 47 minutes de l’aérodrome de Fréjus-Saint-Raphaël à bord de son Morane-Saulnier H chargé à ras bord de carburant pour un vol d’une durée estimée à 8 Heures.<br>L’avion prend sa vitesse de croisière et plafonne à une altitude de 1 500 mètres. Il est rapidement en vue de la Corse aux alentours de 7 Heures. | |||
Il aperçoit la Corse, droit devant lui, lorsque vers 7 h 20 un bruit accompagne l’apparition de secousses ressenties par tout l'avion.<br>Le capot déchiré du moteur laisse s’échapper de l’huile dont les gouttes frappent le visage de Roland Garros. Il réduit les gaz. | |||
Le moteur continue de tourner en dépit de ce bruit insolite et persistant. Garros se dévie vers l’île. A l’approche d’Ajaccio, il décide de poursuivre sa route en direction de la Sardaigne où il est certain de pouvoir trouver l’aide d’un mécanicien à Cagliari.<br>Cependant l’abondante couverture nuageuse, au Sud de la Sardaigne l’oblige à réduire son plafond successivement à 800 mètres puis 600 mètres , mais ceci a pour effet d'augmenter la consommation de carburant.<br>Le mécanicien ne se manifeste pas à Cagliari et l’avion, ayant déjà une heure de retard, a d’ores et déjà brûlé sa réserve de carburant. | |||
Garros choisi de poursuivre au delà en reprenant en douceur de l’altitude jusqu’à un plafond de 3 000 mètres afin d’économiser ses ressources.<br>[[Image:GarrosBizerte.jpg|frame|left|150px|Arrivée à Bizerte]]Deux heures de vol plus tard il survole trois bâtiments militaires annonciateurs d’un port Il arrête son moteur pour épargner ses dernières gouttes de carburant, plane tant que possible vers la côte africaine de Tunisie et à 300 mètres de la côte, remet son moteur en marche pour aller se poser sur un champ de manœuvre prés de Bizerte, à Sidi-Ahmed , seul au milieu de rien du tout. | |||
Un troufion, apparu quelques minutes après l’atterrissage, s’approcha et lui demanda :<br>- Vous venez de loin ?<br>- De France, répondit il simplement en souriant. | |||
--- | Pour la première fois la Méditerranée venait d’être franchie par un vol direct de 730 km, d’une durée de 7h 53 m. <br>La stèle placée à l’origine sur l’emplacement de l’atterrissage est à présent conservée au musée de Chalais-Meudon. | ||
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Réplique du Morane-Saulnier H de Roland Garros avec l'aimable autoristion de l'Amicale Jean-Baptiste Salis | |||
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photographie de Franck Cabrol | |||
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[[Image:Bizerte-001-1-.jpg]]<br>Breguet 521 Bizerte -prototype | |||
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<br>La S.A. des Ateliers d'Aviation Louis Breguet, a obtenu en 1931 une licence de construction concernant l’hydravion britannique Short Calcutta. | |||
<br>Les premiers exemplaires on été construits à l’identique du Calcutta, puis Breguet en produisit une version civile allongée et améliorée sous l’appellation de Breguet 530 Saïgon . L’appareil, un biplan équipé de trois moteurs Hispano-Suiza, pouvait atteindre les 243 km/h avec une vitesse de croisiére de 200 km/h et disposait d’environ 1 100 km d’autonomie . | |||
<br>Les deux premiers exemplaires de cette petite série furent livrés à la jeune Cie Aérienne Air France (entité créée en 1933 par la fusion des quatre plus importants transporteurs aériens français) . Tirant parti de la capacité de transports de ces appareils portée à 20 passagers (plus deux hommes d’équipage), la compagnie aérienne les affecta au service trans-méditerranéens et notamment à la desserte de Tunis , au départ de l’étang de Berre prés de Marseille. Les amerrissages avaient lieu sur le vaste plan d’eau du Chott Bahira (« petite mer », lagune aujourd’hui assainie et appelée Lac de Tunis) non loin de la capitale. Des [[TUNISIE Aéroport|installations aéroportuaires]] légères (quai, ponton, balises) avaient été aménagées prés de [[La Goulette - Ville|La Goulette]] et desservie par une station de TGM dénommée « Aéroport » dont le nom conserve le souvenir. Elle se situe entre les stations de Kheireddine et du Kram.<br>Jusqu’à l’interruption de la ligne aérienne entre Marseille et Tunis par la seconde guerre mondiale, la presse tunisoise ne manquait pas de rendre compte de l’arrivée de l’hydravion, détaillant nommément les passagers débarqués comme autant de VIP. | |||
Le constructeur Breguet a également produit à une trentaine d’exemplaires , dés 1932, une version militaire du Calcutta destinée à la Marine nationale . Cet appareil a pris l’appellation de Breguet 521 Bizerte, en référence au plan d’eau du lac de Bizerte complété par la base d’hydravion de Karouba-Bizerte le jouxtant. Depuis longtemps cette base de l’Aéronavale constituait à côté de l’aéroport de Sidi Ahmed-Bizerte (gestion armée de l’Air) un important maillon du dispositif de la [[Historique Bizerte - Ville#Protectorat français|base stratégique de Bizerte]]. Les Breguet Bizerte, dotés des mêmes caractéristiques techniques que leurs homologues dans leur version civile, comportaient jusqu’à huit hommes d’équipage et avaient le double rôle d’appareils de reconnaissance et de bombardier. Un dizaine d’appareils capturés par les allemands poursuivirent leurs services dans la Luftwaffe confinés dans un rôle d’assistance. Le dernier survivant est parti à la casse en 1946 . | |||
<center>'''Hydravions à Karouba'''</center> | |||
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Image:Bizerte_hydravion.jpg | |||
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== [[AEROPORTS#TUNISIE|AÉROPORTS]] (cliquable) == | |||
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[[Category:TUNISIE|Aviation]] [[Category:Aviation|Tunisie]] |
Dernière version du 7 février 2009 à 19:24
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TRAVERSÉE
Roland Garros décolle le 23 Septembre 1913 à 5 Heures et 47 minutes de l’aérodrome de Fréjus-Saint-Raphaël à bord de son Morane-Saulnier H chargé à ras bord de carburant pour un vol d’une durée estimée à 8 Heures.
L’avion prend sa vitesse de croisière et plafonne à une altitude de 1 500 mètres. Il est rapidement en vue de la Corse aux alentours de 7 Heures.
Il aperçoit la Corse, droit devant lui, lorsque vers 7 h 20 un bruit accompagne l’apparition de secousses ressenties par tout l'avion.
Le capot déchiré du moteur laisse s’échapper de l’huile dont les gouttes frappent le visage de Roland Garros. Il réduit les gaz.
Le moteur continue de tourner en dépit de ce bruit insolite et persistant. Garros se dévie vers l’île. A l’approche d’Ajaccio, il décide de poursuivre sa route en direction de la Sardaigne où il est certain de pouvoir trouver l’aide d’un mécanicien à Cagliari.
Cependant l’abondante couverture nuageuse, au Sud de la Sardaigne l’oblige à réduire son plafond successivement à 800 mètres puis 600 mètres , mais ceci a pour effet d'augmenter la consommation de carburant.
Le mécanicien ne se manifeste pas à Cagliari et l’avion, ayant déjà une heure de retard, a d’ores et déjà brûlé sa réserve de carburant.
Garros choisi de poursuivre au delà en reprenant en douceur de l’altitude jusqu’à un plafond de 3 000 mètres afin d’économiser ses ressources.
Deux heures de vol plus tard il survole trois bâtiments militaires annonciateurs d’un port Il arrête son moteur pour épargner ses dernières gouttes de carburant, plane tant que possible vers la côte africaine de Tunisie et à 300 mètres de la côte, remet son moteur en marche pour aller se poser sur un champ de manœuvre prés de Bizerte, à Sidi-Ahmed , seul au milieu de rien du tout.
Un troufion, apparu quelques minutes après l’atterrissage, s’approcha et lui demanda :
- Vous venez de loin ?
- De France, répondit il simplement en souriant.
Pour la première fois la Méditerranée venait d’être franchie par un vol direct de 730 km, d’une durée de 7h 53 m.
La stèle placée à l’origine sur l’emplacement de l’atterrissage est à présent conservée au musée de Chalais-Meudon.
Réplique du Morane-Saulnier H de Roland Garros avec l'aimable autoristion de l'Amicale Jean-Baptiste Salis
http://www.ajbs.fr/musee/moraneh.php
photographie de Franck Cabrol
HYDRAVION
Breguet 521 Bizerte -prototype
La S.A. des Ateliers d'Aviation Louis Breguet, a obtenu en 1931 une licence de construction concernant l’hydravion britannique Short Calcutta.
Les premiers exemplaires on été construits à l’identique du Calcutta, puis Breguet en produisit une version civile allongée et améliorée sous l’appellation de Breguet 530 Saïgon . L’appareil, un biplan équipé de trois moteurs Hispano-Suiza, pouvait atteindre les 243 km/h avec une vitesse de croisiére de 200 km/h et disposait d’environ 1 100 km d’autonomie .
Les deux premiers exemplaires de cette petite série furent livrés à la jeune Cie Aérienne Air France (entité créée en 1933 par la fusion des quatre plus importants transporteurs aériens français) . Tirant parti de la capacité de transports de ces appareils portée à 20 passagers (plus deux hommes d’équipage), la compagnie aérienne les affecta au service trans-méditerranéens et notamment à la desserte de Tunis , au départ de l’étang de Berre prés de Marseille. Les amerrissages avaient lieu sur le vaste plan d’eau du Chott Bahira (« petite mer », lagune aujourd’hui assainie et appelée Lac de Tunis) non loin de la capitale. Des installations aéroportuaires légères (quai, ponton, balises) avaient été aménagées prés de La Goulette et desservie par une station de TGM dénommée « Aéroport » dont le nom conserve le souvenir. Elle se situe entre les stations de Kheireddine et du Kram.
Jusqu’à l’interruption de la ligne aérienne entre Marseille et Tunis par la seconde guerre mondiale, la presse tunisoise ne manquait pas de rendre compte de l’arrivée de l’hydravion, détaillant nommément les passagers débarqués comme autant de VIP.
Le constructeur Breguet a également produit à une trentaine d’exemplaires , dés 1932, une version militaire du Calcutta destinée à la Marine nationale . Cet appareil a pris l’appellation de Breguet 521 Bizerte, en référence au plan d’eau du lac de Bizerte complété par la base d’hydravion de Karouba-Bizerte le jouxtant. Depuis longtemps cette base de l’Aéronavale constituait à côté de l’aéroport de Sidi Ahmed-Bizerte (gestion armée de l’Air) un important maillon du dispositif de la base stratégique de Bizerte. Les Breguet Bizerte, dotés des mêmes caractéristiques techniques que leurs homologues dans leur version civile, comportaient jusqu’à huit hommes d’équipage et avaient le double rôle d’appareils de reconnaissance et de bombardier. Un dizaine d’appareils capturés par les allemands poursuivirent leurs services dans la Luftwaffe confinés dans un rôle d’assistance. Le dernier survivant est parti à la casse en 1946 .