SECTIONS ADMINISTRATIVES SPECIALISEES

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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SECTIONS ADMINISTRATIVES SPECIALISEES

( 1955/1962 )

En Septembre 1955 le Gouverneur Général Jacques Soustelle, afin de remédier à la sous-administration ancestrale et persistante de l'Algérie, décide de créer les Sections Administratives Spécialisées : les "S.A.S." représenteront l'autorité civile auprès des communes.

le Gouverneur Général Jacques Soustelle, avec le Général Parlange, figure légendaire des Affaires Indigènes du Maroc, décide de renforcer l’administration des Communes Mixtes et crée dans le bled des Sections Administratives Spécialisées dépendant d’une administration des Affaires Algériennes installée à Alger.

Il demande aux Forces Armées, principalement à l’Armée de Terre, de détacher des officiers et des sous-officiers en position " Hors Cadres " au service des Affaires Algériennes.

Des anciens officiers des Affaires Indigènes du Maroc encadrent les premières S.A.S. et sont intégrés dans la hiérarchie des Affaires Algériennes au niveau des Sous-Préfectures et Préfectures.

A leur maximum, les Affaires Algériennes comprendront 700 S.A.S., des échelons de liaison au niveau des Sous-Préfectures et Préfectures et une administration centrale à Alger.
Au total, de 1955 à 1960, 4 000 officiers d'active et appelés serviront dans les S.A.S.


FONDATION EN 1955

Au début de l’insurrection en 1954, l’Algérie comprend un Gouvernement Général à Alger (G.G.) et trois départements : Alger, Oran et Constantine, des préfectures et sous-préfectures et un certain nombre de communes : communes de Plein Exercice (sur le modèle de la Métropole ) et Communes Mixtes dirigées par des administrateurs civils. A l’été 1955, le Gouverneur Général Jacques Soustelle, avec le Général Parlange, figure légendaire des Affaires Indigènes du Maroc, décide de renforcer l’administration des Communes Mixtes et crée dans le bled des Sections Administratives Spécialisées dépendant d’une administration des Affaires Algériennes installée à Alger. Il demande aux Forces Armées, principalement à l’Armée de Terre, de détacher des officiers et des sous-officiers en position " Hors Cadres " au service des Affaires Algériennes. Des anciens officiers des Affaires Indigènes du Maroc encadrent les premières S.A.S. et sont intégrés dans la hiérarchie des Affaires Algériennes au niveau des Sous-Préfectures et Préfectures . L’effort porte d’abord sur le Constantinois et une partie de l’Algérois ( Grande Kabylie ) et s’étend par la suite à l’ensemble de l’Algérie puis aux villes ( Sections Administratives Urbaines). A leur maximum, les Affaires Algériennes comprendront 700 S.A.S., des échelons de liaison au niveau des Sous-Préfectures et Préfectures et une administration centrale à Alger. Au total, de 1955 à 1960, 4 000 officiers d'active et appelés serviront dans les S.A.S. .

ORGANISATION D'UNE S.A.S.

Installée dans le bled, une S.A.S. est commandée par un Capitaine ou un Lieutenant et comprend en outre la plupart du temps un sous-officier, du personnel civil ( secrétaire, comptable, radio, assistante médico-sociale, chauffeur, interprète ) et un élément de protection, le maghzen, avec une trentaine de moghaznis.
De nombreux sous-lieutenant du contingent renforceront peu à peu le dispositif : ils seront adjoints du Chef de S.A.S. dont ils assureront l'intérim en cas de besoin et parfois Chefs de S.A.S.

Disposant d’une jeep et d’une ou plusieurs camionnettes, parfois de chevaux, le chef de S.A.S. est en mesure d’effectuer des tournées dans les villages et les douars.

Les S.A.S. représenteront l’autorité civile auprès des communes. Elles auront à conduire à partir de 1958 le programme dit des 1000 villages (logements, adduction d'eau, routes, écoles, dispensaires…) dont le financement est prévu par le Plan de Constantine. A ces titres, elles auront en charge, pour une ou plusieurs communes :

  • La sécurité, avec l'aide de l'armée.
  • Le recensement et l’Etat Civil, la participation à la réforme communale de 1956, ouvrant le champ à la pratique de la démocratie, l’organisation des élections.
  • Les chantiers : routes, marchés, hydraulique….
  • La scolarisation avec la réouverture ou la construction d'écoles.
  • La santé, en particulier l'Assistance Médicale Gratuite ( A.M.G. ) : l'action propre de la S.A.S. est épaulée par des médecins et des infirmiers militaires assurant consultations et soins, et par les équipes de la Croix Rouge et les EMSI ( Equipes médico-sociales itinérantes ).
  • Les ouvroirs pour femmes.
  • L'aide à la jeunesse, grâce à des équipes de moniteurs de la Jeunesse Algérienne.

LA FIN

Après le discours du Général de Gaulle sur l'autodétermination le 16 Septembre 1959, le doute s'installe.

Si nombre d'officiers des Affaires Algériennes croient encore à l'intégration dans l'égalité des droits, d'autres ne peuvent manquer de conclure que l'indépendance se profile.

Avec la question de plus en plus angoissante des moghaznis et de leurs familles : comment les protéger eux aussi, quoi qu'il arrive ?

En Juin 1962, les S.A.S. sont dissoutes "laissant derrière elles…des moghaznis et des populations ralliées à l'intégration désormais boucs émissaires d'une Algérie indépendante.