Historique Perrégaux - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962




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Perrégaux Nom actuel : ?

Historique

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Histoire ancienne

Seules quelques ruines romaines, datant du Ier siècle après J.-C., témoignaient d'une ère jadis florissante et réduite à néant par les invasions des Vandales, puis des Arabes. Ces ruines étaient les vestiges de l'ancienne ville « Castra Nova ». Carrefour des routes venant d'Albulès (Aïn Témouchent ) et de Portus Magnus (Saint-Leu), elle occupait, au pied des monts du Tell et sur la rive droite de l'Oued el Hammam, une place stratégique.

Présence turque

1515-1830 Berbérie

La plaine de l'Habra était difficile à parcourir à cause des broussailles, d'un bois de tamarins et des marais parcourus par des troupeaux nomades de moutons et de bœufs. Les tentes des Bordgia qui surveillaient le passage de l'Habra pour le compte des Turcs, ne rappelaient guère l'ancienne cité de Castra-Nova.

Présence française

la Redoute du Général Perrégaux

En 1830, à l'époque où les troupes françaises débarquent sur les plages de Sidi-Ferruch, seul un caravansérail marque l'emplacement de la future ville française. Cet ouvrage sert de refuge, la nuit, aux caravanes et voyageurs reliant d'une part les plaines du Nord au grand sud Saharien, et d'autre part l'Est à l'Ouest.

La région est sauvage, les monts du Tell sont parcourus par une faune dangereuse (panthères, hyènes...) et la plaine de Ceirat est engorgée par les marais dans lesquels viennent se déverser les rivières du Sig et de l'Habra. Les terres, pourtant riches, sont insalubres et le sel apporté par l'Oued Melah remonte à la surface et rend toute culture impossible sans de gigantesques travaux d'assainissement et d'irrigation. Sécheresse et inondations sont liées aux caprices des rivières, ajoutant aux maladies délétères inhérentes aux marais, des conditions de vie insoutenables pour les premiers colons.

En 1834, les troupes françaises débarquent à Oran. Elles s'opposent alors aux tribus ralliées d'Abd El Kader et subissent le 26 juin 1835, une défaite humiliante dans la plaine de Ceirat, plus précisément dans les marais de la Macta, tout près du futur village de Perrégaux.

Afin d'en finir avec Abd El Kader, une expédition de grande envergure est décidée. Elle portera le nom d'expédition de Mascara.
Commandée par le Maréchal Clauzel, elle rassemble un corps d'armée de 10 000 hommes stationnés près du Tlélat. L'armée française compte onze bataillons, trois cent quatre-vingts chevaux français, six canons, douze obusiers de montagne et trois compagnies du Génie face aux 10 000 cavaliers d'Abd El Kader. Elle est articulée en quatre brigades, plus une de réserve. Le Général Perrégaux est à la tête de la deuxième brigade comprenant trois compagnies d'élite (10e Léger, 13e et 63e), le 17e Léger commandé par le colonel Corbin, et deux obusiers de montagne.
C'est tout près des quatre marabouts de Sidi-Embarek que va se dérouler la bataille qui va conduire les Français vainqueurs, aux portes de Mascara.

En 1838, les militaires français établissent près du caravansérail, une redoute qui prendra le nom, à la mémoire du Général Perrégaux mort de ses blessures au siège de Constantine, de redoute Perrégaux :

Alexandre Charles de Perregaux, né à Neuchâtel (suisse), le 21 Octobre 1791 et naturalisé français le 18 Décembre 1815. Il a mérité de donner son nom à cette jeune ville d'Algérie, par sa manière de servir, sa valeur morale et le sacrifice suprême de sa vie, puisqu'il mourut des suites de ses blessures à bord du bateau qui le ramenait en France le 7 Novembre 1837.

Centre de colonisation

En 1853, et conformément au plan de colonisation, il est envisagé de créer un centre au débouché de l'Habra, près de l'emplacement de la redoute. Une commission est dépêchée au début de l'année 1853, sous la présidence du capitaine de Génie Marchand.

C'est alors que sous la protection des militaires, commencent à affluer dès 1855, environ 80 familles d'Européens en quête de nouvelles terres. Ils viennent pour la plupart de Saint-Denis du Sig et vivent dans des conditions très précaires, ayant pour habitation des gourbis semblables à ceux des Arabes.

Ces premiers colons sont attirés par la qualité d'une terre bénie des dieux, où l'on peut y faire pousser tout type de récoltes irriguées par les eaux de l'oued Habra. Ils défrichent des petits lots de terre qu'ils louent au Domaine.

En 1856, l'administration met en vente 4 000 ha constituant 85 lots. La même année, le 1er octobre, une première adjudication avait vu le prix de l'hectare monter de 140 à 254 F, preuve de la qualité des terres, puisque à la même époque l'hectare ne valait pas plus de 50F dans la Mitidja.

Afin de régulariser une situation anarchique et de faire cesser une spéculation galopante, il est décidé de créer dans le cadre de la colonisation, un centre de 128 feux au lieu dit la Redoute de Perrégaux, comprenant un territoire de 2 256,46 ha.

L'année précédent la création du centre, une importante décision pour la future agglomération est prise :
Il s'agit d'un arrêté ministériel du 4 février 1857, décidant de la réalisation d'un réseau de chemin de fer parcourant les trois provinces de l'Algérie. En particulier, à l'ouest, la ligne Alger - Oran empruntera l'itinéraire, Blida, Amoura, Orléanville, Le Sig et le Tlélat. Et par conséquent, le chemin de fer passera par le futur village de Perrégaux.

Le 29 juillet 1858, un décret signé par l'empereur Napoléon III entérinait la création du village de Perrégaux.

Art 1er - Il est créé dans la subdivision de Mascara, à vingt-huit kilomètres au nord de cette ville, sur la route qui la relie à Mostaganem, au lieu dit Redoute Perrégaux, un centre de population de cent vingt-huit feux, qui prendra le nom de Perrégaux


Commune de plein exercice

Perrégaux est régie militairement et rattaché à Saint-Denis du Sig jusqu'à son érection en commune de plein exercice le 30 septembre 1870. Jusqu'à cette date, par décrets impériaux du 1er et du 30 avril 1865, le village formait une section communale avec Saint-Denis du Sig.

En 1873, Achille Fillias nous indique, dans son ouvrage Géographie Physique et Politique de l'Algérie, que Perrégaux possède une mairie, une gendarmerie, une église, une école mixte et une station de chemin de fer ; fermes nombreuses, céréales, bétail ; marché arabe tous les jeudis - 666 habitants.

Avec l'augmentation du nombre d'habitants, il est construit deux écoles de part et d'autre de l'église Saint-Martin : une école des garçons et une école des filles.

En 1876, Perrégaux est un chef lieu de canton et de commune de 2100 habitants

Le projet de construction d'une mairie est finalement adopté en 1880. Il est également créé un asile, un commissariat de police et une prison.

Le 15 décembre 1881, le barrage de l’Oued-Fergoug cède pour la deuxième fois. Deux cent cinquante personnes furent noyées et la ville presque entièrement détruite.

Le consulat d'Espagne à Oran recense 1 362 Espagnols à Perrégaux.

Malgré tout, Perrégaux prospère rapidement grâce à la volonté de ses habitants qui œuvrent pour faire de leur commune un village où il fait bon vivre.

  • Source (extrait partiel) Patrick Peralta

Barrage de l'Oued Fergoug

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Il n’était pas envisagé de créer un centre de colonisation sans étudier au préalable le problème vital de l’eau, dans une région où l’été est synonyme de sécheresse.

La construction d’un barrage sur l’Habra en amont du futur centre de Perrégaux était déjà évoquée dans le procès verbal d’enquête du 14 avril 1853 sur la création du futur centre de Perrégaux: «  ... l’étude relative au barrage qui doit relever le niveau des eaux de l’Habra et les verser dans la plaine, n’est pas encore faite et sera commencée seulement cette année... des fonds sont alloués pour l’étude du barrage et des grands canaux d’arrosage au moyen desquels on pourra porter au loin les eaux de l’Habra, qui dès lors deviendront une cause de fertilité au lieu d’être une source d’infections et de maladies...
Le village sera alimenté par les eaux de la rivière qui sont saines et ne sont nullement saumâtres. Ces eaux peuvent être amenées par les canaux d’irrigation très près du village et probablement sur le plateau même.  »

Alimentée par l’Oued Habra, la plaine de l’Habra était constituée de terres marécageuses qu’il fallait assainir et irriguer. Cette opération s’inscrivait dans le cadre d’un projet gigantesque, insufflé par les premiers colons installés à Perrégaux.
L’ouvrage construit de 1865 à 1871, était un barrage-poids en maçonnerie hydraulique de 316 mètres de long flanqué en rive droite d’un mur de 30 mètres faisant un angle de 120° avec l’ouvrage central, et en rive gauche d’un déversoir de 125 mètres de long faisant un angle de 35° avec le prolongement de l’axe du barrage. Le déversoir était fait de deux murs verticaux réunis par un glacis en pente ; sa crête était à 1,60 mètre en contrebas de la plate-forme du barrage.

Il contient 36 millions de m3 d’eau répandant la vie sur une étendue de 28 000 hectares.

Nom actuel

Mohammadia Wilaya de Mascara