Etat APRES Maillot - Ville
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Appelée communément Maillot (nom porté durant l’ère coloniale), la ville de M’Chedallah, chef-lieu de l’une des daïras les plus peuplées de la wilaya de Bouira (45 km à l’est du chef-lieu de wilaya) demeure à son état primitif.
Construite au milieu du XIXe siècle et érigée en commune mixte faisant partie du département de Grande-Kabylie, en remplacement de la commune de Béni Mansour après la révolte d’El Mokrani (1871), cette ville a de tout temps été considérée comme la citadelle imprenable, d’autant que même les colons français ont privilégié, durant leur séjour, l’établissement de bonnes relations d’avec les autochtones au lieu de la confrontation.
A l’époque turque, la plaine des Imcheddalen, où à présent l’on aperçoit les vestiges du chemin turc (avridh outerki), était l’un des rares endroits où les troupes de janissaires étaient tenues de payer un droit de passage. Une région au riche passé historique au demeurant. Cependant, rien de tout cela ne semble prédisposer cette ville à un avenir prospère. Pour s’en convaincre il suffirait de s’y rendre pour s’apercevoir du déficit enregistré. La ville, garde encore son aspect de l’ère coloniale. Les quelques bâtiments réalisés depuis l’indépendance du pays, offrent bien une image terne et par-dessus le marché des cités-dortoirs ne revêtant aucun aspect architectural d’une ville. Elle demeure à son état embryonnaire, notamment en ce qui concerne les édifices publics et autres aménagements.
La dégradation des différentes artères de la ville, renseigne amplement sur la politique d’improvisation et de replâtrage suivie par les responsables successifs de cette commune. Les habitations en torchis (toub) y font toujours augure de témoins invétérés. D’autre part, plusieurs institutions sont cloîtrées à présent dans des infrastructures désuètes et souvent dans un état de dégradation lamentable. Les exemples ne sont pas ce qui manque. On cite le cas de l’ALEM (agence locale de l’emploi) où les normes requises pour une agence du genre ne pourront jamais être satisfaites dans la mesure où le siège (une cave) souffre d’une exiguïté étouffante.
En tout état de cause, et hormis l’absence quasi-totale d’esthétique, l’on regrette la disparition des anciens espaces de verdure et des fontaines publiques qui, jadis, procuraient une grande beauté à cette ville. Les anciennes photos qu’on trouve attachées sur les murs de la mairie, renseignent sur le passé de la ville de M’Chedallah où l’on trouve des commerces de tout genre et des rues ombragées plus qu’envoûtantes. Les écuries de l’époque, occupent encore le centre-ville, mais transformées en épaves dont la mocheté affecte bien la beauté de la cité. Les responsables municipaux semblent, devant cette situation, terrassés par on ne sait quelle paralysie. Sinon, faut-il dire que l’amélioration du cadre de vie du citoyen est le dernier de leurs soucis. Des projets sont certes lancés ici et là, mais d’aucun parmi les responsables qui se sont succédé à la tête de l’APC n’a eut le courage nécessaire pour s’attaquer aux problèmes qui affectent cette ville. Entre autres, le vieux bâti. C’est pour cela que l’on garde encore une ville qui ressemble étrangement à une cité de cantonnement où les mansardes font augure de « tissu urbain ».
Les responsables locaux consultés ne savent pas plus que le commun des citoyens, car assistant impuissants devant une dégradation patente de l’environnement immédiat. Cela est dû, explique-t-on, au fait qu’une grande partie du foncier urbain appartient à des privés. Ceux là même qui semblent ne pas pour autant se soucier de l’image de la cité. Des constructions anarchiques ne cessent d’y pousser comme des champignons. De là, faut-il comprendre qu’il y a urgence qu’un plan d’aménagement de la ville, prenant en compte les normes d’usage en la matière, soit mis en place. L’éradication des vieilles constructions et des cités abandonnées, sonne comme une nécessité impérieuse si l’on veut vraiment redorer le blason de la capitale de Imcheddalen. C’est dire encore qu’au lieu de se chamailler sur les différentes poches de terrain à attribuer par ci et par là, les responsables municipaux doivent - avant de penser à des extensions de la ville qui souvent ne se justifient que par des appétits et des calculs étroits - repenser leur politique quant à la réhabilitation de ce qui existe déjà. Des mesures appropriées, pour inciter les propriétaires des terrains situés au centre à contribuer dans le sens de la réhabilitation de la ville, doivent être prises pour que Maillot reprenne sa splendeur d’antan.
Par Lyazid Khaber El Watan 18/08/2008