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De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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(L'épidémie de choléra de 1849)
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== Epidémie de choléra: octobre et novembre 1849 ==
===Récits sur l'épidémie===
Dès les premiers décès, les autorités civiles et militaires prirent les mesures imposées, et firent publier les recommandations de salubrité et d'hygiène relatives aux habitations, vêtements, aliments...etc...
Mais, le 14 octobre 1849, l'épidémie n'en éclate pas moins de manière foudroyante dans divers lieux de la ville.
Voici le récit qu'en fit Mgr.Mathieu, archiprêtre de la cathédrale d'Oran.
"Frappant à coups redoublés, ne respectant ni le sexe ni l'âge, n'ayant égard ni à la naissance ni à la fortune, la mort emportait des familles entières....
Les prolonges mises par le général Pélissier à la disposition de la municipalité passaient et repassaient dans toutes les rues, emportant à la hâte leur funèbre fardeau.
Au fond du ravin Ras-el-Aïn on creusa de nouveaux cimetières aussitôt insuffisants.
Les fossoyeurs, impuissants à remplir leur lugubre besogne, avaient été remplacés par des condamnés fournis par l'autorité militaire; ils creusaient de vastes tranchées dans lesquelles on déposait, comme en une immense fosse commune, ceux que frappait l'épidémie.
Du 11 octobre au 17 novembre 1849, mil huit cent dix sept décès ont été déclarés à l'état-civil d'Oran".
Le même Mgr Mathieu rapporte cette lettre adressée par l'aumônier de l'hôpital militaire, le Père Picazo à son supérieur le Révérend Morey.
"La mort enlevant, les uns après les autres, tous les médecins, les deux tiers des infirmiers, 79 sur 110, une bonne partie des officiers d'administration et une multitude innombrable de victimes, votre serviteur, qui a aujourd'hui l'honneur de vous le raconter, fut obligé de remplir alternativement, et nombre de fois en même temps, les illustres fonctions de directeur de l'hôpital, d'officier de garde, de médecin en chef, d'infirmier-major ou de service, d'ensevelisseur, etc...
Le 24 octobre au soir, pour la première fois je me couchais sur trois chaises afin de me reposer un peu... Je me trompe: la veille, à deux heures du matin, n'en pouvant plus, je fus me coucher tout habillé dans le lit d'un malheureux qui venait de mourir; mais il me fallut acheter cet avantage en portant moi-même, à l'amphithéâtre, le pauvre mort afin qu'il laissât la place libre..."
===Epilogue===
Dans une réunion restée célèbre, où se trouvait présent l'abbé Suchet comme vicaire général, le général Pélissier l'interpella ''"Qu'est-ce que vous faites donc , monsieur l'abbé? Vous dormez? Vous ne savez donc plus votre métier! Le choléra !... Nous n'y pouvons rien, ni vous, ni moi, ni personne. Vous me demandez les moyens de l'arrêter ? Je ne suis pas curé, et pourtant, c'est moi, Pélissier, qui vous dit: faites des processions."'' Et le conduisant à la fenêtre, il lui montre la montagne de Santa-Cruz, qui domine la ville à l'ouest. ''"Foutez-moi une vierge là-haut, sur cette montagne ! Elle se chargera de jeter le choléra à la mer !..."''
On fit des processions, et l'on vit dans celle du 4 novembre le général Pélissier et son état-major en tête. Le même soir, la pluie tombait enfin , et dès le lendemain, le nombre de morts décrut pour s'établir en quelques jours à une moyenne normale.
On chercha dans les jours suivants un lieu dans la montagne pour installer la statue de la vierge. Une souscription fut ouverte, et le 9 mai 1850 Mgr Pavy, évêque d'Alger inaugurait la chapelle exposant la statue de la Vierge.
C'était le début du pélerinage de l'Ascension, et de la relation passionnée des oranais  et oraniens à Notre-Dame de Santa-Cruz.
Mais ceci est une autre histoire !


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Version du 11 août 2009 à 18:18




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Epidémie de choléra: octobre et novembre 1849

Récits sur l'épidémie

Dès les premiers décès, les autorités civiles et militaires prirent les mesures imposées, et firent publier les recommandations de salubrité et d'hygiène relatives aux habitations, vêtements, aliments...etc...

Mais, le 14 octobre 1849, l'épidémie n'en éclate pas moins de manière foudroyante dans divers lieux de la ville.

Voici le récit qu'en fit Mgr.Mathieu, archiprêtre de la cathédrale d'Oran.

"Frappant à coups redoublés, ne respectant ni le sexe ni l'âge, n'ayant égard ni à la naissance ni à la fortune, la mort emportait des familles entières.... Les prolonges mises par le général Pélissier à la disposition de la municipalité passaient et repassaient dans toutes les rues, emportant à la hâte leur funèbre fardeau. Au fond du ravin Ras-el-Aïn on creusa de nouveaux cimetières aussitôt insuffisants. Les fossoyeurs, impuissants à remplir leur lugubre besogne, avaient été remplacés par des condamnés fournis par l'autorité militaire; ils creusaient de vastes tranchées dans lesquelles on déposait, comme en une immense fosse commune, ceux que frappait l'épidémie. Du 11 octobre au 17 novembre 1849, mil huit cent dix sept décès ont été déclarés à l'état-civil d'Oran".

Le même Mgr Mathieu rapporte cette lettre adressée par l'aumônier de l'hôpital militaire, le Père Picazo à son supérieur le Révérend Morey.

"La mort enlevant, les uns après les autres, tous les médecins, les deux tiers des infirmiers, 79 sur 110, une bonne partie des officiers d'administration et une multitude innombrable de victimes, votre serviteur, qui a aujourd'hui l'honneur de vous le raconter, fut obligé de remplir alternativement, et nombre de fois en même temps, les illustres fonctions de directeur de l'hôpital, d'officier de garde, de médecin en chef, d'infirmier-major ou de service, d'ensevelisseur, etc... Le 24 octobre au soir, pour la première fois je me couchais sur trois chaises afin de me reposer un peu... Je me trompe: la veille, à deux heures du matin, n'en pouvant plus, je fus me coucher tout habillé dans le lit d'un malheureux qui venait de mourir; mais il me fallut acheter cet avantage en portant moi-même, à l'amphithéâtre, le pauvre mort afin qu'il laissât la place libre..."

Epilogue

Dans une réunion restée célèbre, où se trouvait présent l'abbé Suchet comme vicaire général, le général Pélissier l'interpella "Qu'est-ce que vous faites donc , monsieur l'abbé? Vous dormez? Vous ne savez donc plus votre métier! Le choléra !... Nous n'y pouvons rien, ni vous, ni moi, ni personne. Vous me demandez les moyens de l'arrêter ? Je ne suis pas curé, et pourtant, c'est moi, Pélissier, qui vous dit: faites des processions." Et le conduisant à la fenêtre, il lui montre la montagne de Santa-Cruz, qui domine la ville à l'ouest. "Foutez-moi une vierge là-haut, sur cette montagne ! Elle se chargera de jeter le choléra à la mer !..."

On fit des processions, et l'on vit dans celle du 4 novembre le général Pélissier et son état-major en tête. Le même soir, la pluie tombait enfin , et dès le lendemain, le nombre de morts décrut pour s'établir en quelques jours à une moyenne normale.

On chercha dans les jours suivants un lieu dans la montagne pour installer la statue de la vierge. Une souscription fut ouverte, et le 9 mai 1850 Mgr Pavy, évêque d'Alger inaugurait la chapelle exposant la statue de la Vierge.

C'était le début du pélerinage de l'Ascension, et de la relation passionnée des oranais et oraniens à Notre-Dame de Santa-Cruz.

Mais ceci est une autre histoire !




1928 - La Soupe des Mesquines (Les restaurants du coeur d'aujourd'hui)
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1928 - Devant la caserne de la Défense Mobile, spectateurs. (Joute nautique ou natation?)
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Entre 1950 et 1960, qui pourra l'identifier?
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