Quartiers Oran - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962




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Saint Hubert

La nouvelle usine à gaz d'Oran Saint Hubert

En 1935, la ville d'Oran demanda à nouveau le déplacement de l'usine à gaz située trop près du centre de la ville et devenue trop petite pour assurer les besoins futurs dans un espace réduit à 1,5 ha.

En 1943, un avenant à la concession décidait de la construction de la nouvelle usine à gaz, qui fut arbitrairement implantée dans un terrain de 13 ha, situé à 7 km. du port, sur le plateau à la limite d'Oran et de la Sénia, dans le lotissement industriel où, depuis 1942, un certain nombre d'usines ont été mises en service : verrerie, aciérie, produits réfractaires, à côté des usines à engrais et de divers autres ateliers.

Cette nouvelle usine à gaz devait, en outre, alimenter la ville de Sidi-bel-Abbès où les frais de fabrication étaient très élevés.

Le terrain plat utilisé était inondé fréquemment. II a fallu le remblayer pour mettre les parties basses des appareils au-dessus des hautes eaux. Les remblais ont parfois atteint des épaisseurs de 2 à 3 mètres. Le sous-sol ne peut supporter que des charges inférieures à 1,5 kg./cm2. Pour les appareils et bâtiments lourds on a dû recourir aux fondations sur pieux.

DESSERTES

L'usine est desservie
par le chemin de grande communication n° 83 dit route de Valmy ;
par les circulations en création dans la partie arrière du lotissement industriel d'Oran.
On a donc réalisé pour l'usine une entrée débouchant sur chacun de ces accès
l'entrée Valmy ou entrée principale ;
l'entrée C.F.A, par où pénètrent l'embranchement de voie ferrée et les charbons.

Ces deux entrées sont munies chacune d'un portail tubulaire de 10 mètres d'ouverture.

Le programme de l'usine a été établi pour lui permettre
d'assurer la production du gaz à émettre dans Oran et sa banlieue, ainsi que vers Sidi-bel-Abbès et, plus tard, vers certaines petites villes et communes d'Oranie ;
de mettre à la disposition des industries voisines ou des industries qui se créeront, des volumes importants de gaz industriels ;
d'assurer la production et le conditionnement des quantités et qualités de coke domestique ou industriel absorbables par le marché d'Oranie et dans certains cas pour les industries d'Afrique du Nord.
Plan général de l'usine
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L'usine comporte trois parties principales
la partie arrière où sont rassemblés les arrivées, stockages, mélanges et conditionnements de charbon à côté des traitements, mélanges, stockages et émissions des différents gaz qui cheminent en sens inverse ;
la partie centrale occupée par les ateliers de production de gaz : distillation des charbons d'un côté, gazéification des cokes de l'autre côté avec une jonction commune constituée par le conditionnement des cokes ;
la partie avant où se trouvent les parties plus accessibles au public : les bureaux, les points de livraison des cokes et des produits dérivés de la houille, les ateliers, les magasins, les garages et enfin les logements sur la façade.

Cette partie est orientée par rapport aux vents dominants pour être abritée le plus possible des fumées, des poussières et des bruits.

Schématiquement, depuis leur arrivée tout à l'arrière de l'usine, les charbons progressent vers les fours à coke. Le coke qui en sort continue jusqu'au conditionnement de coke où il se sépare en deux courants principaux :

  • la vente vers l'extérieur ;
  • la réutilisation dans l'usine pour la gazéification.

Les gaz de distillation ou de gazéification qui résultent de ces combustibles solides remontent vers l'arrière, en deux courants qui subissent chacun leurs traitements physiques et chimiques pour être ensuite mélangés convenablement et constituer le gaz d'émission envoyé au stockage gazométrique avant son départ dans les réseaux.

Sur les ailes sont des annexes
d'un côté, les dérivés goudronneux et éventuellement ammoniacaux ;
de l'autre, les hydrocarbures pour carburation des gaz de coke et les mâchefers résiduaires.


Le port

Le 24 juillet 1864, inauguration du port d'Oran qui sera le 4ème port de France avec 3 millions de tonnes de marchandises, 248 000 voyageurs et 5763 navires.


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Le port en 1945




Vieilles pierres

La porte d'Espagne de la Casbah

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La porte d'Espagne est un des plus vieux vestiges espagnols d'Oran. Elle date en partie de 1589, où elle fut exécutée sur l'ordre du capitaine général Don Pedro de Padilla.

Cette porte qui donnait autrefois accès à la Casbah est située au bout de la rue du Vieux-Château. Elle est ornée d'un riche écusson à plusieurs armoiries encadré de colonnes cannelées et d'ornements en pointes de diamant.

Voici le détail de ces armoiries décrypté par O.Millaruelo dans un "Bulletin d'information espagnole" publié par le Consulat Général d'Espagne à Oran (Cité dans "Oran et les témoins de son passé - Eugène CRUCK - Heintz Frères à Oran 1959).

"Nous voyons sur ladite porte deux blasons.

L'inférieur est sans doute celui de Castille, conservé dans l'un des quartiers de l'actuel écu d'armes d'Oran. Malgré sa grande détérioration, dûe à son ancienneté et aux intempéries, on peut entrevoir les deux châteaux dans le premier et le quatrième quartier, et les deux lions dans le deuxième et le troisième. Il provient, sans doute, d'une date très proche de la conquête d'Oran par Cisneros.

Le supérieur est plus récent ; il est sculpté sur l'aigle bicéphale impérial entre les deux lions tenants. Nous voyons dans la partie supérieure les lions et les châteaux de Castille, les barres d'Aragon et les barres et les aigles des Deux-Siciles.

Entre les armes de Castille et d'Aragon se trouvent superposées les cinq quines avec la bordure des sept châteaux du Portugal.

Dans le centre du blason figurent les armes d'Autriche, la Croix de Jérusalem et les fleurs de lys de la Bourgogne antique.

Superposés au centre même, la grenade du Règne de Grenade, le lion des Flandres, les armes de la Bourgogne moderne et le lion de Bravante .

Le blason est entouré du Collier de la Toison d'Or, dont la maîtrise correspondait à Charles-Quint en tant que petit-fils de Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire.

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La Gaule, la Germanie, l'Italie et l'Espagne, tous les pays de l'Europe Occidentale sont représentés sur le dit blason.

Ce blason est attribué à l'Empereur Charles-Quint, car l'aigle impérial y est sculpté. Mais la présence des armes du Portugal fait que cette commune croyance est discutable. Charles-Quint n'usa jamais d'Armes portugaises auxquelles il n'avait pas droit. Mais son fils Philippe II les utilisa en les ajoutant aux siennes lorsque, à la mort du roi Don Sebastian du Portugal, en Afrique, il hérita du trône portugais auquel il avait droit pour être, par sa mère, le petit-fils du Roi Don Manuel de Portugal.

Il est probable que le blason fut installé au temps de Charles-Quint -cela est dû à l'aigle impérial puisque Philippe II ne fut pas Empereur- et modifié pendant le règne de Philippe II, date à laquelle les Armes du Portugal y furent peut-être incluses"

Le Château Neuf

D'après Henri-Léon Fey, historien d'Oran, en 1509, année où le Cardinal Ximénès décide de prendre Oran, "les fortifications de la place se composaient d'une enceinte continue, surmontée de fortes tours espacées entre elles, du château proprement dit, ou Casbah", et sur la droite du ravin Ras-el-Aïn l'édifice connu des oranais sous le nom de "Château Neuf": c'était alors le "bordj-el-mehal" (fort des cigognes), ou Alazercazar, bordj-el-Amar, ou Château Rouge. C'est dans ce donjon que le gouverneur espagnol établira d'abord son quartier général. On croyait qu'il avait été construit par les vénitiens, ou par la Commanderie maltaise de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem, d'où l'autre nom de ces trois grosses tours: "le donjon des Maltais". Mais certains historiens pensent que ces trois tours furent construites au 14° siècle par le sultan mérinide Aboul Hassan.

Elles furent entourées par les espagnols de son enceinte bastionnée actuelle, et qu'ils nommèrent Fort-Neuf, puis Rozalcazar, et dont ils poursuivirent le renforcement jusqu'au 18° siècle.

Le gouverneur espagnol avait depuis longtemps établi sa résidence dans le château de la Casbah, lorsque le tremblement de terre du 9 octobre 1790 détruisit sa demeure, en le tuant lui et toute sa famille. Aussi, en 1792, c'est au "Château Neuf", qui avait été épargné par le séïsme, que s'installe le Bey d'Oran.

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Après 1831, c'est la résidence du Bey, aménagée, qui devint l'Hôtel de la Division, et l'ensemble de la citadelle une cité militaire française avec garnison, magasins, batteries, et de nombreux services. Elle connut aussi des réceptions officielles et splendides.

Quelques lignes sur l'Hôtel de la division par le Capitaine Trischler, en 1933. "L'Hôtel de la Division a gardé tout le charme secret d'une vieille et fastueuse demeure d'Orient. Derrière les murs sévères qui dissimulent sa façade principale, derrière les grises pierres qu'il tourne vers la ville, il cache jalousement, dans l'ombre verte de ses jardins, ses jets d'eaux, son péristyle à double colonnade de marbre et tant de coins évocateurs comme ce charmant pavillon dit de la favorite, aimable fantaisie des anciens maîtres artistes et voluptueux de cette antique demeure... ...Cet intéressant échantillon d'art arabe, poussé en marge de l'ensemble architectural purement militaire de la forteresse, semble d'autant moins devoir être attribué à une fantaisie de l'un quelconque des Gouverneurs espagnols, qu'il est élevé sur le bastion Sud-Ouest du fort de manière à interdire toute utilisation militaire de cet organe essentiel de défense. Cette diminution de la valeur des fortifications du Château-Neuf ne peut avoir été consentie par l'un des Gouverneurs espagnols qui devaient sans cesse défendre leurs murailles contre l'assaut fanatique des musulmans. Ceci conduit à penser que l'hôtel de la Division a été construit... durant les 38 ans d'occupation turque".

La muraille du Château Neuf qui domine, à l'est, la rampe Vallès menant de la Place d'Armes au port, est ornée d'un écusson espagnol majestueux, datant du règne de Philippe V.

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Sur cette gravure de "L'Illustration", représentant le Château Neuf vu depuis l'ouest, vers 1835, on voit, surmontant la muraille bastionnée espagnole, à gauche deux des trois tours du Château Rouge, et à droite l'ancienne résidence du Bey , devenue l'Hôtel de la Division, installée sur le bastion Sud-Ouest.