Commerce dans le Rif à la fin du Moyen-Age

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962


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Au Moyen-Age, les rades de la côte rifaine comme Badis et El-Mezamma étaient la plaque tournante du commerce Marocain.

Les gens du Rif échangeaient ou vendaient des produits agricoles tels que les céréales, le miel et surtout le bois de Cèdres. Léon l'Africain raconte que les commerçants de Badis transportaient leurs marchandises parfois jusqu'à Venise, Alexandrie et Bayrouth (ZAIM F. "Le Maroc et l'espace méditerranéen au Moyen-Age" in. Revue du Présent, Dossier sur le Maroc et le devenir méditerranéen, n°2, printemps 1988; p.85)


Le port de Badis devient surtout au XVème siècle "une des escales régulières des galères de Barbarie de Venise qui prirent l'habitude d'y accoster, ou ou deux fois par an" (Ibid.)


Mais tout allait changer avec la prise de Ceuta en 1415 par les portugais et par l'occupation par les espagnols des ports du nord commme Melilla en 1497, le Penon devant Badis entre 1508-1564 et puis le Penon d'Al Hoceima en 1673, et aussi la destruction définitive de quelques cités rifaines (Badis, Ghassassa, El Mazamma, etc...)

Les croisades chrétiennes contre la côte rifaine vont marquer le déclin de l'activité maritime de la façade méditerranéenne du Maroc.

"A partir de cette époque une nouvelle ère allait commencer marquée par la détérioration de la position du Maroc dnas le commerce international, dont le centre va peu à peu se déplacer vers l'atlantique" ("Le Maroc et l'Atlantique durant les temps Modernes" Colloques et Séminaires, n°21, 1992, p.97)

Le Rif sera laissé pour compte surtout après la fondation d'Es-Saouira (1766-1770) par le sultan Sidi Mohammed Ben Abd-Allah (J.L. Miège, Les Activités maritimes et Commerciales de Tétouan p.6 )

Malgré cette marginalisation, le commerce maritime quoiqu'affaibli persistera durant des siècles...Tétouan port régionnal desservira tout le Rif, notamment à la fin du XVII ème siècle, où il sera deuxième, parfois premier port marocain (Voir Miège, idem p.6)

La côte du Rif ne cesse d'attirer l'attention des négociants étrangers. C'est le cas par exemple de la Compagnie d'Albouzeme fondée par les deux frères marseillais Michel et Roland FREJUS, qui venaient établir des relations de commerce avec la région.