- 1930 à 1932, Saint-Cyr puis 27e Bataillon de Chasseurs Alpins avec lequel il fait partie de l’équipe militaire de ski alpin,
- 1939 Instructeur des skieurs des Beskides en Pologne d'où il part en Roumanie avec les débris de l'Armée Polonaise,
- 1940 en mai et juin, sert sur la Ligne Maginot avec les troupes qui d’après les accords d’armistice et sur ordre de l'Etat doivent livrer aux allemands les ouvrages de défense. Ces accords conviennent de ne pas considérer les défenseurs comme « prisonniers ordinaires » car ils n’ont pas été vaincus, il leur restait une réserve de munitions pour vingt jours. Mais l’intraitable Général Von Leeb commandant la Heeresgruppe C traita les équipages de ces ouvrages en tant que prisonniers de guerre quand ceux-ci, suivant les clauses devaient être ramenés en zone libre et ils prirent le chemin de l’exil en Allemagne,
- 1940 Prisonnier, envoyé en Silésie, il tente plusieurs fois de s’évader et réussit en mars 1944 à la troisième tentative,
- 1944 Il rejoint le bataillon des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) des Glières en Savoie, dont il prend le commandement et il reconstitue le 27e Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA),
- 1945 Il séjourne dans le Tyrol autrichien à la tête du 27e BCA,
- 1946 Il es affecté au 3e Bureau de l'Armée,
- 1948 au mois de mars, promu Chef de Bataillon, il prend le commandement du 11e Bataillon de Choc (11e BChoc) pour en faire une unité d'élite et de la Citadelle de Montlouis l’Ecole Française de Commandos Parachutistes,
- 1952 Muté à sa demande en Indochine, il sert sous les ordres du général Gilles, puis du général Gardet et du colonel de Crèvecœur,
- 1954 Promu Lieutenant Colonel, au printemps 1954, il mène des opérations dans le Nord Laos. Au début du mois de mai, il prend le commandement de la colonne dite « Crèvecoeur » qui se dirige, à partir du Laos, en direction de Dien Bien Phu avec pour mission de recueillir les éventuels rescapés du Camp retranché de Dien Bien Phu. L’opération échoue car elle a été lancée trop tard, la bataille ayant cessé le 8 mai.
- 1955 Il rejoint l'Algérie, faisant partie du groupement parachutiste d’intervention, la future 10e Division parachutiste (10eDP) dont il est devient le chef d’état-major sous les ordres du Général Jacques Massu,
- 1956 Il participe à la campagne d’Egypte, Port Fouad et Port Saïd,
- 1957 Après la bataille dite « d’Alger », il est nommé commandant du secteur d’Alger-Sahel,
- 1958 Après le 13 mai 1958 il est nommé par le général Salan directeur général de la sûreté d’Alger,
- 1960 Après les évènements d’Alger dénommés « les Barricades », au mois de janvier il est muté en Métropole à Nevers comme de nombreux officiers favorables à l'Algérie Française,
- 1961 Il participe le 22 avril au Putsch d'Alger et prend le commandement de la zone Nord Algérois,
Après l'échec du Putsch, il entre dans la clandestinité et participe à l’organisation de l’Organisation Armée Secrète (OAS) dont il devient l’un des principaux responsables en Algérie sous les pseudonymes de Claude, Khider, Françoise ou B15. Le Putsch n’ayant pas aboutit, il quitte l’Algérie à l’été 1962 et disparaît jusqu’en 1967. Pour ses actions Yves Godard sera condamné à mort deux fois par contumace. Il est néanmoins amnistié en 1968 et termine sa vie active en Belgique à la tête d’une petite entreprise de revêtement de sol.
Le Colonel Yves Godard meurt à l'âge de 64 ans le 3 mars 1975 à Lessines en Belgique, des suites d'une vie exceptionnellement active et sera enterré à Thones en Savoie, sa province d’origine.
Yves Godard avait entrepris la rédaction d’un ouvrage intitulé "Les trois batailles d’Alger" dont un seul tome a été publié par Fayard en 1972 sous le titre "Les paras dans la ville". Des extraits du deuxième tome ont été publiés dans "Soldats du Djebel" de François Porteu de la Morandière en 1979.
(Société de Production Littéraire – 184 Bd de Vaugirard 75015 Paris – Diffusion Promo Livre-DPL- 27 Bd Paul Vaillant Couturier 94200 Ivry - Imp Berger Levrault à Nancy 779568-4-1979)
Extraits :
… Le Général Salan est convoqué à Paris le 21 mars par Bourgès-Maunoury qui le reçoit en présence de Lacoste, de Max Lejeune et du directeur de la justice militaire. Bourgès lui demande de veiller pour que cessent les « brutalités et les larcins » dont les militaires, d’après les hommes politiques, se rendent coupables au cours des interrogatoires et des perquisitions. « Le Mandarin » rétorque que l’Armée ne fait que parer à la carence des forces de gendarmerie et de police et qu’elle est tout a fait disposée à se cantonner dans son rôle traditionnel. Mais Bourgès ne l’entend pas ainsi. Que l’Armée continue, mais sans donner prise à critique. C’est bien facile à dire… « Le monde », « Témoignage Chrétien », « l’Express », « France Observateur »… moi et beaucoup de mes camarades, sans en faire un plat parce que nos consciences valent bien celles de nos censeurs, nous sommes écoeurés de découvrir que le Front (FLN) dispose de tant de compagnons de route qui jugent sans appels sur de faux témoignages au nom de principes qui pour nous sont des réalités et non pas des tremplins d’ordre politique. Depuis janvier, nous sommes à Alger non pas comptables d’un ordre public complètement dépassé mais responsables de milliers de vies humaines menacées par une poignée de dévoyés sanguinaires… à peine avons nous rétabli dans Alger une sécurité relative – la sécurité du citoyen est à mon sens le devoir fondamental de l’Etat et le fondement de tous ses pouvoirs – que nous sommes l’objet de suspicions du gouvernement et la cible de campagnes de presse infamantes d’inspiration marxiste – c’est normal – mais aussi chrétienne et bourgeoise… Alors à quoi bon poursuivre une mission détestable si elle ne s’identifie pas avec l’intérêt national ? Foin de galons, d’étoiles et de bananes ! Toutes ces breloques ne peuvent que sanctionner une victoire. Elles sont sans le moindre intérêt quand il s’agit de composer. »
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