Son père, Georges Garros, avocat et conseiller général, fait ce que font beaucoup de Créoles en cette époque difficile, où l’économie du pays est bien chancelante : il s’exile.
En l’occurrence, il part pour une colonie plus jeune et plus florissante, l’Indochine. Il s’en va faire fortune à Saigon. D’ailleurs, il sera un grand militant de ce qu’on n’appelait pas encore la mobilité... Le petit Roland, quatre ans, a suivi.
Il vivra jusqu’à l’âge de onze ans en Indochine, avant d’être envoyé comme pensionnaire au lycée à Nice, puis Paris.
Quand vient l’âge du bac, Roland a déjà visité bien des pays : les Indes, alors britanniques, la Birmanie, l’Indochine, le sud de la France, l’Angleterre... Mais pourquoi voudra-t-il voir le monde de si haut ?
L’aventure est de tous les instants, en cette époque qui découvre en même temps la griserie de l’automobile et celle de l’avion, le téléphone et l’électricité. On commence à aller vite, au début du XXe siècle. Et ce n’est qu’un début...
À cette époque, les aviateurs français se comptent sur les doigts des deux mains. Ils se nomment Farman, Blériot, Latham... Ils sont heureux quand ils parcourent plus de 50 km en un seul vol et quand ils s’élèvent à plus de 150 m de sol. De temps en temps, ils se cassent la figure, dans un bruit de bois écrasé. La plupart du temps, ils s’en tirent bien : il est vrai que les avions volent à 60 km/h... Garros est fasciné par ce prodige : voler, s’élever loin du sol ! S’arracher à la planète !
Les appareils sont encore trop fragiles pour que l’Atlantique puisse être affronté. Mais la Méditerranée n’a jamais été vaincue. Allons pour la Méditerranée, se dit Garros en 1912. Mais vite, car d’autres y pensent ! N’oublions pas qu’il n’a que 24 ans, quand il va se lancer dans ce défi infiniment dangereux...
Hommage
- Stade Roland Garros- stade de tennis parisien construit pour accueillir les épreuves de la coupe Davis ramenée en France par les « Mousquetaires ».
- L'aéroport principal de la Réunion, à Gillot,porte son nom
|