Historique Sidi Bel Abbès - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962




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Sidi Bel Abbès Nom actuel : ?

Historique

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Origine :


Il semblerait que Sidi Bel Abbès soit une création pure et complète à l'arrivée des Français sur le site.

Aucun village, aucun hameau, rien.

Juste un lieu sacré à 1,5 Km de l'actuelle ville : le KOUBA du Cherif (marabout) Sidi Bel Abbès, saint homme d'origine marocaine. Mais apparement aucune activité pré-existante structurée.


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Quand on parcourt différents documents sur le NET et ailleurs, on y voit souvent qu'il s'agirait d'une zone de marécages en bordure de l'oued MEKARRA.

À y réfléchir un peu, on peut penser plutôt qu'il s'agissait d'une zone relativement saine et accueillante, en effet ceux qui ont mis un Kouba Sacré à cet endroit ne l'ont certainement pas choisi pour son inconfort et sa difficulté d'accès (la légende prétend que le kouba fut édifié à l'endroit où se posa la colombe qui avait réconcilié deux clans locaux en perpétuel désaccord).

On peut penser, de façon plus pragmatique, que c'est la logique militaire qui a prévalu dans cette implantation (voir paragraphes suivants).


Site physique:



Contexte :


Ceci est sans doute la partie dans laquelle il va falloir faire le plus gros effort d'imagination.

Les circonstances qui déterminent la création de Sidi Bel Abbès sont, pour le moins, très loin de notre environnement contemporain.

Il va falloir « faire un saut en arrière » et essayer d'imaginer la réalité d'alors.

Situation de la zone

Nous sommes à environ 80 kilomètres d'ORAN.

80 kilomètres à l'époque cela correspond à une sacré distance, si l'on raisonne en terme de relais de poste, cela fait (8 à 12 km par relais) 7 à 8 relais soit de 8 à 10 heures de voyage, l'équivalent d'une grosse journée.

A pied cela ferait, pour de bons marcheurs, 2 jours et demi de marche (moyenne 6h par jour à 6 km/h).

En terme de déplacement militaire -je ne sais pas - !!

Egalement à peu prés la même distance de MASCARA, dont l'accès est toutefois un peu difficile à cause des reliefs. Enfin à peu prés aussi à la même distance de TLEMCEN.

Par cette situation géographique la zone de SIDI BEL ABBES est donc significative à la fois en terme de stratégie militaire et/ou civile, une sorte de point équidistant.

abbessite_a.jpg


Etat de la Zone

L'oued qui passe là semble assez calme, si l'on regarde les sinuosités de son cours.

Nous ne sommes pas en présence d'un oued qui est à sec presque toute l'année et qui d'un seul coup recoit des milliers de m3 d'eau qui emportent tout!

Là cela à l'air beaucoup plus paisible. Regardez le tracé bleu sur ce plan de 1936.


sidib06.jpg


Climat Site


Le climat de cette zone est relativement hybride, nous ne sommes pas dans le climat côtier et pas encore dans l'influence directe saharienne. On est là dans la zone du TELL, il y fait assez chaud jusqu'à 30°C, voire beaucoup plus si le vent vient du Sud, mais en hiver la température peut descendre jusqu'à -10°C.

L'espace est situé dans une grande plaine d'une altitude moyenne de 400 m (470 m moyen pour Sidi Bel Abbès même) entre plusieurs massifs voir carte çi après :


sidi_a.jpg


On sent bien sur ce document, les mouvements naturels des oueds qui convergent vers la zone la plus basse et la répartition des hauteurs environnantes.


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Désert ou pas ?

A l'évidence une zone aussi intéressante ne pouvait pas être vide et inoccupée.

Le problème là comme ailleurs avait toujours été les désaccords entre tribus voisines et les tensions qui s'exprimaient à la première occasion. Sans doute certains se risquaient à de petites cultures ? La seule question étant de savoir qui allait les voler et quand ?

Cela parait un peu réducteur, mais il faut bien s'imaginer aussi que nous n'étions pas sur les Champs Elysées !! et que les modes de vie, très éloignés de ceux des européens, étaient basés sur un équilibre de la dissuasion ou de la force et de l'art du pillage, une culture guerrière.

Ce que l'on sait grosso modo c'est que la zone de la plaine avait été abandonnée par les trois tribus de BENI AMAR qui s'étaient réfugiées au MAROC et que le terrain était libre et non mis en valeur.

C'est d'ailleurs un schéma courant à ces époques où les occupants présents ne construisaient rien, la bande littorale étant la seule zone mise en valeur près des ports importants.


'Paradoxe, quand on sait que Sidi Bel Abbès deviendra une référence internationale pour ses systèmes d'irrigation.'



Une carte de 1845 éclaire un peu la situation :


sba_1845_a.jpg


Sidi Bel abbès était au centre d'une zone appartenant ou sous la dépendance de la tribu des AMARNA.


Cette carte soulève plusieurs questions, sans réponses :

  1. Certains font référence à la tribu des AMARMA 'MA' à la fin et non 'NA'. Le dessinateur s'est-il arrêté à un nom connu, n'ayant pas bien compris celui qu'on lui avait indiqué ? (Les AMARNA sont célèbres dans les textes sacrés !)
  1. Pourquoi avoir dressé une carte de cette zone ? Ce territoire était-il nécessaire à délimiter et pourquoi ? A-t-il fait l'objet d'une transaction ou d'un accord ?

Note : Je ne peux m'empêcher de sourire en regardant ce document tracé avec un soin infini en ce qui concerne les limites du territoire. J'imagine le bonhomme en train de discuter avec les locaux sur le tracè de telles ou telles limites. Le petit virage de l'oued, le palmier ou la crète de rochers ! Avec en outre une population qui ne comprennait pas nécessairement la portée de la démarche ! Comme nos paysans de la Corse jusqu'à la Bretagne qui se disputent (en droit non écrit) les limites de telle ou telle parcelle, selon où est tombé le caillou !


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À y regarder de plus près cette carte est une mine d'informations !


ATTENTION nous sommes en 1845, il n'existe que le CAMP MILITAIRE !!


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Echelle

Voici en partant du camp militaire une série de cercles concentriques d'environ 1 km de rayon, le cercle bleu représente une distance TEMPS d'environ une heure :


Si l'on colorise un peu la carte sur la base de la LEGENDE :


sba1845_echelle.jpg


On y voit la répartition des palmiers, de buissons, des zones marécageuses et des chemins principaux utilisés :

carte colorisée


Il n'y a hélas aucune indication topographique (altitude) mais compte tenu du système hydrique de la zone, on peut penser que l'ensemble était relativement plat.

 croquis hydrique


Voilà donc la situation au commencement !!



Contexte local

Sur la question de l'occupation 'avant les français' il est très difficile de rassembler des données objectives. ORAN venait de passer sous contrôle complet des français, d'une façon générale il semble que les populations locales ne souhaitaient pas du tout entrer en contact avec les 'infidèles'.

L'approvisionnement d'ORAN devenait problématique puisque personne n'y livrait rien !! En outre les attaques et razzias diverses à 50 contre 1 continuaient sans arrêt, compromettant tout autre flux vivrier.

Il fallait donc bien trouver une solution !

PARIS ne bougeait pas et n'était pas chaud du tout pour bouger ! Par contre sur le terrain, il fallait faire quelque chose !

Donc, avant l'heure « officielle », il a fallu agrandir la zone de sécurité autour d'ORAN et se protéger sérieusement des incursions. Exploiter au mieux les ressources naturelles à portée dans le meilleur contexte de sécurité était un des objectifs.

Il semble qu'avec ce mouvement d'expansion limitée, la plupart des occupants des alentours se soient eux mêmes éloignés soit dans des zones inaccessibles, soit vers le Maroc pour rejoindre AB DEL KADER. (25 000 personnes d'après diverses sources - mais cela semble totalement irréaliste compte tenu de la capacité d'accueil des sites proches).

La zone était un POSTE RELAIS idéal pour les vivres et faire une pause à égale distance de sites importants, à ses débuts et avant de devenir la ville de Sidi Bel Abbès le petit poste était surnommé Biscuit Ville.



Il n'y pas de scénario direct de guerre pour l'occupation de ce site.



Le seul fait guerrier eut lieu le 30 Janvier 1845, alors que la garnison était pour l'essentiel en opération à l'extérieur, les agresseurs, 58, furent éliminés, 6 militaires tués et 26 blessés. (Récit par le Comte A. Villetard de Prunières)



Création :



La nécessité d'observer et de contenir les riches et nombreuses tribus qui formaieut la puissante confédération des Beni-Ahmer, l'une des plus remuantes et des plus habilement travaillées par les partisans de l'émir Abd-el-Kader, détermina l'autorité française à occuper leur territoire.

Une colonne, partie d'Oran le 12 juin 1843, arriva le 17 au milieu de ces tribus, et, le lendemain, les soldats commençaient à construire sur la rive droite de la Mekerra, en face et à peu de distance de la Koubba de Sidi-bel-Abbès , une redoute qui prit le nom de ce marabout.

Des barraques en planches servirent de logement à la troupe, d'hôpital, de magasins des subsistances militaires, etc. Il était facile, de ce point avancé, de se porter rapidement sur les tribus dans lesquelles l'agitation se manifestait.


REDOUTE. n. f. Pièce de fortification détachée; petit fort fermé, construit en terre ou en maçonnerie, et propre à recevoir de l'artillerie. Prendre une redoute. Attaquer, enlever une redoute.


Etapes :


  • Création
  • Première agglomération
  • Création officielle de la ville
  • Passage de l'autorité militaire à l'autorité civile
  • XXYYZZ