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Il serait grand temps de rendre hommage à ces pauvres gens que le politiquement correct (un esclave ça ne peut être que noir, voyons !) refuse de voir, les [[AFN Esclaves|milliers]] d’Européens capturés par les [[Piraterie|Maures]] sur les côtes de Malte, d’[[Esclave Lagalla|Italie]], de France, d’Espagne et même du Portugal.
Il serait grand temps de rendre hommage à ces pauvres gens que le politiquement correct (un esclave ça ne peut être que noir, voyons !) refuse de voir, les [[AFN Esclaves|milliers]] d’Européens capturés par les [[Piraterie|Maures]] sur les côtes de Malte, d’[[Esclave Lagalla|Italie]], de France, d’Espagne et même du Portugal.
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Ce sont deux pirates Turcs, les frères BARBEROUSSE, qui après avoir fait d'ALGER leur repaire, soumirent la ville aux OTTOMANS.
Charles QUINT tenta vainement de s'emparer d'ALGER en 1518. Sa flotte fût détruite par une tempête mais il s'empara de TUNIS en 1541 et délivra 25.000 esclaves de toutes origines.
Il arriva qu'en une seule expédition 4.000 Chrétiens soient "razziés" sur les côtes d'Europe puis vendus à CONSTANTINOPLE par les pirates d'ALGER.
A la fin du XVI ème siècle, on dénombrait 30.000 esclaves Chrétiens en Afrique du Nord. ALGER comptait 6 bagnes officiels où étaient entassés 4.000 Chrétiens, tandis que des milliers d'autres étaient exploités par des particuliers. Le célèbre écrivain CERVANTES resta enfermé 5 ans avant que sa mère et sa soeur ne se ruinent pour le racheter 1.000 ducats.
Des religieux, Les Frères de la Merci, faisient la quête dans toute la Chrétienté pour racheter les esclaves Européens.
De 1628 à 1634 (6 ans), 80 navires furent pris à la France et 3.000 matelots réduits en esclavage.
En 1650, le Consul d'ANGLETERRE lui-même, travaillait attaché à une charrue en attente d'être racheté.
Après Charles QUINT et les HOLLANDAIS, LOUIS XIV ordonna 5 expéditions contre ALGER : juillet 1664, juin 1665, Août 1682, juin 1683 et juin 1688 pour délivrer les esclaves. Les Chrétiens furent placés devant les bouches à canons et déchiquettés face à la flotte Française. En juin 1683 ce fût le cas pour le Consul de France et 22 esclaves et en juin 1688 le nouveau Consul de France et 40 esclaves furent à leur tour massacrés de la sorte.
En 1770 monta une expédition puis CHARLES III d'ESPAGNE en 1775, en vain.
En 1803, BONAPARTE écrivit au DEY d'ALGER :"deux navires ont été pris par vos corsaires dans la rade d'HYERES et par là ont violé le territoire Français ...". Cette lettre était comminatoire et exigeait la libération des 150 matelots réduits en esclavage. NAPOLEON n'eut pas le temps de s'en occuper.
Quelques années plus tard le savant ARAGO fit partie de la liste des esclaves à vendre. NAPOLEON envoya le commandant BOUTIN effectuer un relevé topographique détaillé des côtes d'ALGER et dressa les plans d'une expédition mais sans plus.
Les exactions continuèrent, les Nations Européennes continuèrent à payer les raçons mais l'indignation et la colère grandissait en Europe.
Après une escadre Américaine de 8 navires, ce fût une flotte Anglo-Hollandaise qui bombardat ALGER en août 1816. C'est dans ce contexte que naquit l'affaire des créances du marchand de blé Jacob Cohen BACRI, escroc notoire qui était parvenu à intéresser le Dey d'ALGER à la récupération d'une somme de 2.5 millions de francs, reliquat d'une créance de 7 millions contestée par la France. CEtte affaire se termina par un "coup d'éventail" le 27 avril 1827 par le Dey au Consul de France DUVAL.
En juin 1927 la FRANCE entreprend le blocus d'ALGER qui durera 3 ans ... ce fût la fin de l'esclavage en Algérie et ... le début de l'ALGERIE FRANCAISE.
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Extraits du NUMERO SPECIAL de '''L'HISTOIRE -
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Les pays d'Afrique du Nord et du proche et orient, c'est à dire l'ensemble des pays musulmans, au même titre que les sociétés d'Afrique noire, étaient des sociétés esclavagistes.
La pratique de l'esclavage y était d'autant plus répandue qu'elle était reconnue légale par la Chariah, et que le prophète Mahomet était un esclavagiste. Pendant des siècles ont existé deux sources de ravitaillement en esclaves pour les pays musulmans : d'une part l'Afrique noire, d'autre part l'Europe.
Durant le haut moyen âge, trois routes principales permettaient l'acheminement des esclaves blancs : par la France et l'Espagne, par la Crimée et par la Méditerranée. Avec l'apparition d'états puissants en Europe de l'ouest, et l'arrêt de l'expansion musulmane aux Pyrénées, la traite des blancs par l'Europe de l'Ouest se tarit rapidement, mais les populations méditerranéennes de ces états restèrent longtemps exposées aux razzias des maghrébins. A la menace des Sarrasins, dans le midi de la France, vers le IXème siècle, succéda " la course " des barbaresques.
Les barbaresques étaient des corsaires maghrébins qui, jusqu'au XIXème siècle, pillaient les navires européens en Méditerranée, menaient des raids sur la terre ferme en Corse, en Sardaigne, sur les cotes d'Espagne, de France, d'Italie et de Grèce, capturaient des européens et les rendaient à leurs familles contre rançon, où les réduisaient en servitude. La " course " était essentiellement pratiquée par les pays du Maghreb. Il faut dire que, si on en parle peu, l'esclavagisme fut longtemps pratiqué par tous les peuples méditerranéens, d'une rive comme de l'autre, et cela jusque longtemps après la chute de l'empire romain. Ce fait historique est rarement mentionné, et pour cause : le mérite d'avoir mis fin à cette pratique dans le bassin méditerranéen revient essentiellement aux européens...
Au 14ème siècle, l'expansion de l'empire ottoman fournit à nouveau de larges contingents d'esclaves blancs. Les Turcs imposèrent aux populations de Grèce et des Balkans un impôt particulier. Si, dans tous les pays où l'islam domine, les personnes appartenant à d'autres religions se voient attribuées le statut de " protégés " (dhimmi) et donc l'obligation de payer un impôt spécifique, les Turcs en avaient une vision particulière : Ils imposèrent le Devsirme, un impôt qui se payait en vies humaines : les villages Chrétiens devaient livrer un tribut de garçons. Le devsirme ne fut abandonné qu'au début du XVIIéme siècle, à mesure que les Ottomans furent refoulés hors d'Europe. Le trafic d'esclaves blancs, à la fin du XVIIeme siècle, en fut considérablement amoindri, mais il subsistait encore à une moindre échelle dans tout le monde arabe : Slaves, Ukrainiens, Circassiens et Géorgiens continuèrent à être capturés puis vendus sur les marchés aux esclaves du monde musulman jusqu'au début du XIXéme siècle, lorsque trois facteurs déterminants mirent fin à la traite des blancs :
1. La Russie, en soumettant les Tatars et en contrôlant la Crimée, empêcha la poursuite de la traite.
2. Les Européens, par la force, en colonisant le monde musulman, luttèrent activement contre l'esclavagisme.
3. La Turquie, sous la pression des européens, abandonna la traite des blancs.
Les difficultés rencontrées par les Turcs, les Arabes et les Maghrébins pour s'approvisionner en esclaves blancs à partir du 17ème siècle fut rapidement compensée par un approvisionnement accru en esclaves noirs. La servitude des noirs dans le monde musulman était telle que, graduellement, le terme utilisé pour désigner un noir et le terme utilisé pour désigner un esclave ne firent plus qu'un : " Abid ".
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Version du 11 décembre 2005 à 23:01

En bas, dans le jardin, dansait un nègre à la peau d’un noir de poix, jouant sur un petit violon, faisant claquer ses longues castagnettes de fer, tout en se livrant à des contorsions bizarres, son visage tordu par un large et joyeux sourire. Ces nègres d’Algérie étaient en général, naguère les esclaves des Turcs, Arabes, etc., mais ils sont devenus libres sous le régime français.

Karl Marx - lettre à Jenny Longuet - Alger - 6 avril 1882


Si les Turcs choisissaient des noirs, les « barbaresques » préféraient les « chrétiens » bien blanc(he)s.

Il serait grand temps de rendre hommage à ces pauvres gens que le politiquement correct (un esclave ça ne peut être que noir, voyons !) refuse de voir, les milliers d’Européens capturés par les Maures sur les côtes de Malte, d’Italie, de France, d’Espagne et même du Portugal.


Ce sont deux pirates Turcs, les frères BARBEROUSSE, qui après avoir fait d'ALGER leur repaire, soumirent la ville aux OTTOMANS.

Charles QUINT tenta vainement de s'emparer d'ALGER en 1518. Sa flotte fût détruite par une tempête mais il s'empara de TUNIS en 1541 et délivra 25.000 esclaves de toutes origines.

Il arriva qu'en une seule expédition 4.000 Chrétiens soient "razziés" sur les côtes d'Europe puis vendus à CONSTANTINOPLE par les pirates d'ALGER.

A la fin du XVI ème siècle, on dénombrait 30.000 esclaves Chrétiens en Afrique du Nord. ALGER comptait 6 bagnes officiels où étaient entassés 4.000 Chrétiens, tandis que des milliers d'autres étaient exploités par des particuliers. Le célèbre écrivain CERVANTES resta enfermé 5 ans avant que sa mère et sa soeur ne se ruinent pour le racheter 1.000 ducats.

Des religieux, Les Frères de la Merci, faisient la quête dans toute la Chrétienté pour racheter les esclaves Européens.

De 1628 à 1634 (6 ans), 80 navires furent pris à la France et 3.000 matelots réduits en esclavage.

En 1650, le Consul d'ANGLETERRE lui-même, travaillait attaché à une charrue en attente d'être racheté.

Après Charles QUINT et les HOLLANDAIS, LOUIS XIV ordonna 5 expéditions contre ALGER : juillet 1664, juin 1665, Août 1682, juin 1683 et juin 1688 pour délivrer les esclaves. Les Chrétiens furent placés devant les bouches à canons et déchiquettés face à la flotte Française. En juin 1683 ce fût le cas pour le Consul de France et 22 esclaves et en juin 1688 le nouveau Consul de France et 40 esclaves furent à leur tour massacrés de la sorte.

En 1770 monta une expédition puis CHARLES III d'ESPAGNE en 1775, en vain.

En 1803, BONAPARTE écrivit au DEY d'ALGER :"deux navires ont été pris par vos corsaires dans la rade d'HYERES et par là ont violé le territoire Français ...". Cette lettre était comminatoire et exigeait la libération des 150 matelots réduits en esclavage. NAPOLEON n'eut pas le temps de s'en occuper.

Quelques années plus tard le savant ARAGO fit partie de la liste des esclaves à vendre. NAPOLEON envoya le commandant BOUTIN effectuer un relevé topographique détaillé des côtes d'ALGER et dressa les plans d'une expédition mais sans plus.

Les exactions continuèrent, les Nations Européennes continuèrent à payer les raçons mais l'indignation et la colère grandissait en Europe.

Après une escadre Américaine de 8 navires, ce fût une flotte Anglo-Hollandaise qui bombardat ALGER en août 1816. C'est dans ce contexte que naquit l'affaire des créances du marchand de blé Jacob Cohen BACRI, escroc notoire qui était parvenu à intéresser le Dey d'ALGER à la récupération d'une somme de 2.5 millions de francs, reliquat d'une créance de 7 millions contestée par la France. CEtte affaire se termina par un "coup d'éventail" le 27 avril 1827 par le Dey au Consul de France DUVAL.

En juin 1927 la FRANCE entreprend le blocus d'ALGER qui durera 3 ans ... ce fût la fin de l'esclavage en Algérie et ... le début de l'ALGERIE FRANCAISE.


Extraits du NUMERO SPECIAL de L'HISTOIRE -

Les pays d'Afrique du Nord et du proche et orient, c'est à dire l'ensemble des pays musulmans, au même titre que les sociétés d'Afrique noire, étaient des sociétés esclavagistes. La pratique de l'esclavage y était d'autant plus répandue qu'elle était reconnue légale par la Chariah, et que le prophète Mahomet était un esclavagiste. Pendant des siècles ont existé deux sources de ravitaillement en esclaves pour les pays musulmans : d'une part l'Afrique noire, d'autre part l'Europe.

Durant le haut moyen âge, trois routes principales permettaient l'acheminement des esclaves blancs : par la France et l'Espagne, par la Crimée et par la Méditerranée. Avec l'apparition d'états puissants en Europe de l'ouest, et l'arrêt de l'expansion musulmane aux Pyrénées, la traite des blancs par l'Europe de l'Ouest se tarit rapidement, mais les populations méditerranéennes de ces états restèrent longtemps exposées aux razzias des maghrébins. A la menace des Sarrasins, dans le midi de la France, vers le IXème siècle, succéda " la course " des barbaresques.

Les barbaresques étaient des corsaires maghrébins qui, jusqu'au XIXème siècle, pillaient les navires européens en Méditerranée, menaient des raids sur la terre ferme en Corse, en Sardaigne, sur les cotes d'Espagne, de France, d'Italie et de Grèce, capturaient des européens et les rendaient à leurs familles contre rançon, où les réduisaient en servitude. La " course " était essentiellement pratiquée par les pays du Maghreb. Il faut dire que, si on en parle peu, l'esclavagisme fut longtemps pratiqué par tous les peuples méditerranéens, d'une rive comme de l'autre, et cela jusque longtemps après la chute de l'empire romain. Ce fait historique est rarement mentionné, et pour cause : le mérite d'avoir mis fin à cette pratique dans le bassin méditerranéen revient essentiellement aux européens...

Au 14ème siècle, l'expansion de l'empire ottoman fournit à nouveau de larges contingents d'esclaves blancs. Les Turcs imposèrent aux populations de Grèce et des Balkans un impôt particulier. Si, dans tous les pays où l'islam domine, les personnes appartenant à d'autres religions se voient attribuées le statut de " protégés " (dhimmi) et donc l'obligation de payer un impôt spécifique, les Turcs en avaient une vision particulière : Ils imposèrent le Devsirme, un impôt qui se payait en vies humaines : les villages Chrétiens devaient livrer un tribut de garçons. Le devsirme ne fut abandonné qu'au début du XVIIéme siècle, à mesure que les Ottomans furent refoulés hors d'Europe. Le trafic d'esclaves blancs, à la fin du XVIIeme siècle, en fut considérablement amoindri, mais il subsistait encore à une moindre échelle dans tout le monde arabe : Slaves, Ukrainiens, Circassiens et Géorgiens continuèrent à être capturés puis vendus sur les marchés aux esclaves du monde musulman jusqu'au début du XIXéme siècle, lorsque trois facteurs déterminants mirent fin à la traite des blancs :

1. La Russie, en soumettant les Tatars et en contrôlant la Crimée, empêcha la poursuite de la traite. 2. Les Européens, par la force, en colonisant le monde musulman, luttèrent activement contre l'esclavagisme. 3. La Turquie, sous la pression des européens, abandonna la traite des blancs.

Les difficultés rencontrées par les Turcs, les Arabes et les Maghrébins pour s'approvisionner en esclaves blancs à partir du 17ème siècle fut rapidement compensée par un approvisionnement accru en esclaves noirs. La servitude des noirs dans le monde musulman était telle que, graduellement, le terme utilisé pour désigner un noir et le terme utilisé pour désigner un esclave ne firent plus qu'un : " Abid ".