Historique Cheragas - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962




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ALGERIE

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Historique

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Présence française

1830 - 1962 ALGERIE

A l'entrée de la plaine de Staouéli, sur le territoire d'une ancienne tribu qui a disparu et dont il a pris le nom, se trouve le village de CHERAGAS.

Fondation du village

La fondation de ce village est évoqué en ces termes par Guyot dans son plan du 12 mars 1842.

Chéragas, territoire de l'ancienne tribu de ce nom émigrée en 1839. Terres fertiles et broussailleuse près de l'oued Beni Messous. Sources abondantes. Ce village couvrira les fermes et exploitations nombreuses de Bouzaréa. On pourrait y placer 50 à 60 familles de cultivateurs des environs de Grasse qui ont demandé à venir en Algérie.


Ce texte montre que Chéragas est bien un village « Guyot » bien que sa mise en chantier soit antérieure à la rédaction du plan. On y retrouve les mentions de l'origine des terres, saisies à des tribus en fuite en décembre 1839, et du souci sécuritaire.

L'évocation de Grasse exige un commentaire : le voici.
Dans un souci vraisemblable d'économie et de rapidité, le Gouvernement avait confié le recrutement et l'installation des colons à un dénommé Honoré Mercuri (un peu comme Tardis à Guyotville) payé par l'octroi d'une vaste concession. Mercuri était de Grasse et c'est donc là-bas qu'il a fait la promotion de la région de Chéragas. Ainsi s'explique l'origine des premiers volontaires, tous des environs de Grasse, où ils avaient été recrutés malgré l'hostilité des maires et des curés qui craignaient que leur région ne se désertifiât ! Cette origine explique le succès exceptionnel de la culture des plantes à parfum ; avant tout le géranium rosat, mais aussi le jasmin, la verveine et la menthe poivrée.

Le décret de création de Chéragas est signé le 22 août 1842. Furent distribués 50 lots : 20 de 8ha, 20 de 6ha et 10 de 4ha. Les lots ont été accordés sous condition de ressources en capital (1 500 à 5 000 francs disponibles à l'arrivée en Algérie). Les 50 bénéficiaires ont été choisis par Guyot, parmi 80 demandeurs.
Le transport des colons de Toulon à Chérages était gratuit. Ils parvinrent au village par « la route du débarquement » qui suivait l'oued Beni Messous et qui fut négligée ensuite lorsque la RN 41 coupa au plus court entre Dély Ibrahim et Cheragas.
Lorsqu'ils arrivèrent au futur village, ils virent des broussailles et des palmiers nains partout alentour, et des baraques en planches. Ils furent peut-être déçus, mais restèrent, rassurés sans doute par la palissade et les trois tours de garde prévus par le projet.
Plus tard ils eurent à prendre leur tour de faction, la nuit, pour surveiller les environs en cas de danger réel ou supposé.
Le plan Guyot avait aussi envisagé l'implantation d'une brigade de Gendarmerie.


Le village centre

C'est un village de colonisation classique : forme rectangulaire, place centrale et réseau de rues en damier.
C'est également un carrefour à 5 branches, 3 chemins départementaux vers Guyotville, Dély Ibrahim et Ouled Fayet, et 2 branches situées sur la RN 41 traversant le village entre El Biar et Zéralda.
Au milieu du village une place avec, sur un modeste socle, la statue du buste du Maréchal Pélissier (1794-1864) duc de Malakoff.

Les premiers colons originaires, pour la plupart, du Var, notamment de Grasse, y ont importé la culture des plantes odoriférantes et de nombreuses distilleries y étaient implantées.

CHERAGAS était le village auquel revenait la priorité de l'industrie du crin végétal ; plusieurs fabriques importantes y étaient installées ; mais grâce à la marche du défrichement, elles devront, faute de matière première, émigrer vers le sud.

L'élevage des bestiaux était favorisé par les nombreux coteaux boisés, où l'herbe croissait en abondance.

Les excellentes qualités du lait pour la fabrication de fromages, sous le nom de « Brie de Chéragas », étaient fort appréciés des gourmets.

Ce village très disséminé avait des maisons bien construites, entourées de jardins et des rues bordées de beaux arbres dont les racines baignaient dans l'eau courante. Au milieu de la grande place coulait une fontaine que surmontait le buste du Maréchal Pélissier, duc de Malakoff.

Commune de plein exercice

1856 - Chéragas est promu CPE, avec deux annexes : Staouéli et Zéralda (jusqu'en 1887) .

En 1891 la commune était déjà connue pour la Distillerie pour les plantes odoriférantes, pour ses usines de la fabrication du crin végétal et surtout pour un fromage très estimé.
A 3 km, il y avait le Monastère de la Trappe (Staouéli)

Aérodrome de Chéragas

Le samedi 15 mars 1958 est une date inscrite en capitales dans l'histoire de l'aviation légère en Algérie.

Six appareils deux « Norecrin », trois « Jodel » et un « Fairchild » (sur dix-sept que comptait l'Aéro-Club d'Algérie) quittèrent ce jour-là la piste de Maison-Blanche, mais ne revinrent pas à leur base habituelle.
Comme les oisillons d'une heureuse couvée, envolés de leur nid, ils vinrent se poser en leur nouveau domaine l'aérodrome de Chéragas.

L'inauguration de l'aérodrome n'est intervenue qu'à la fin de la période française. Même si cela a apporté de nouvelles activités, celles d'un aéroclub et celles d'une école où étaient formés des officiers observateurs pour guider et appuyer les troupes au sol à la recherche des bandes rebelles, ce fut marginal et éphémère. D'ailleurs les personnes concernées ne résidaient pas forcément à Chéragas.


Recherches généalogiques

Liens externes